La diversité ou la richesse de l'Inde

Aujourd'hui, nous partons à la découverte de l'Inde.

Nous aborderons dans un premier temps la notion de caste afin de comprendre au mieux la société indienne actuelle.

Au sens figuré, une caste est une classe sociale fermée. Le mot est d'origines portugaises « casta » qui désigne « pur » dans le sens de « sans mélange ». En Inde on compte globalement quatre castes ; les brahmanes (prêtres), les kshatriya ( guerriers, princes), les vaishyas (agriculteurs, commerçants) et les shudras (serviteurs, ouvriers). Enfin les parias ou intouchables se situent eux hors-classe. Ces castes proviennent des Britanniques et Occidentaux qui ont à l'époque classé la population pour l'organiser comme ils le souhaitaient. Les brahmanes avaient eux aussi élaboré un classement, mais le leur était purement idéologique et s'intéressait aux dieux, aux hommes, aux choses. Leur classement en quatre groupes ou Varna est lié au mythe de la création mais n'a jamais été réellement appliqué dans la société. En effet, dans la réalité c'est la notion de jâti (naissance) qui prédomine, basée sur la notion de pureté, elle participe à la création les castes et alimente une réalité socio-économique. Lors de la colonisation, les britanniques recensaient les populations en terme de jâti et appliquaient la discrimination positive.

 

Pour comprendre la richesse de l'Inde, il faut s’intéresser à la diversité qui crée cette richesse, et la diversité des langues en est une belle illustration. En effet, l'Inde est une véritable mosaïque linguistique, en 2011, on recensait 3500 langues maternelles (sanskrit, tamoul, turc, persan, arabe, hindouistani, ourdou...). Cependant les différentes populations parviennent à se comprendre, chaque personne sait dans quelle langue s'exprimer en fonction de son interlocuteur. Cette pluralité des langues permet d'entretenir des échanges sociaux riches et complexes.

Le multilinguisme en Inde est lié aux différences de religions et de statuts. Dans les années 1800, les occidentaux proposaient une classification des langues en quatre familles : indo-aryennes, dravidiennes, austriques et tibéto-birmanes.

Avec la colonisation et la modernité apportée par les occidentaux, l'anglais s'est imposé et ce notamment grâce à l'école. A la fin du XIXème siècle on désigne l'hindoustani comme langue de la liberté et de la dignité. Mais les véritables langues de l'indépendance seront l'hindi et l'ourdou. L'hindi sera d'ailleurs désignée langue officielle le 14 juillet 1947 ce qui exclut une bonne partie de la population musulmane qui pratique peu cette langue.

On l'a donc bien compris, la diversité est une force en Inde. Elle vient des nombreuses conquêtes connues par l'Inde ; l'invasion britannique, celles des Turcs et des Afghans entre le XI° et le XVI° siècles qui ont d'ailleurs eu des conséquences politiques, culturelles et religieuses. Sans oublier les pillages par les Mongols en 1398 qui prouvent bien que l'installation des peuples est incertaine.

On peut parler d'identité mosaïque car le peuple distingue le royaume du territoire et il ne se définit pas en fonction du royaume, il raisonne en terme de castes, de clans ou d’ethnies ce qui explique par ailleurs le phénomène courant d'endogamie (mariage en fonction de la caste) reproduit par les familles dans le but de maintenir leur distinction.

A l'intérieur des population mêmes, la diversité s'exerce. Car à toutes les populations dont nous avons parlé jusqu'ici, nous pouvons ajouter les paysans qui vivent en tribu dans les forêts, en marge de la société. On peut également ajouter les populations nomades qui représentent 20% de la population du pays.

L’Inde présente également une diversité de religions. Il convient de souligner que le terme religion a été apporté par les britanniques et était à l'époque inadéquat pour l'Inde. En effet, pour les occidentaux cette notion est basée sur la distinction entre le profane et le sacré, mais cette distinction n'était pas opérée en Inde. De même le mot hindouisme est également un mot apporté par les britanniques. Tout hindou n'a pas les mêmes divinités en fonction de sa caste. Par exemple un musulman d'Inde bien qu'il demeure musulman ,  est en quelque sorte hindou sur le plan social puisqu'il appartient à une caste et pratique l'endogamie.

Quelques chiffres

• 1,2 Milliards d'habitants (2ème au rang mondial)

• 2,58 enfants par femme.

• 63% d’alphabétisés

• 29,8% de pauvres.

• 79,9% d'hindous

• 13,3% de musulmans

• 2,3% de chrétiens

• 1,6% de bouddhistes

Sur le plan politique, en Inde on a un parlementarisme relativement stable et un pouvoir judiciaire fort. Auparavant, le système était en quelques sortes biaisé car il manquait d'ouverture mais depuis la révolution verte et grâce à la discrimination positive, le pouvoir s'est élargit et ouvert à toutes les castes. On note cependant que les Musulmans restent ostracisés, en résulte une logique de ghettoïsation.

On l'a donc bien compris, ce qui fait la richesse de l'Inde c'est sa diversité; de langues, de peuples, de religions, de façon d'habiter...