Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Zarafa
6 avril 2012

Brève analyse psychologique du film Douze Hommes en colère de Sydney Lumet

Analyse du film :

Les Leaders

Le premier vote montre l'influence possible au sein d'un groupe, on le voit par les trois jurés qui regardent autour deux, puis votent en fonction de la majorité.

On repère les leaders dès le début : Henri Fonda (n°8), Lee J Cobb (n°3), Ed Begley (n°10), Martin Balsam (n°1) et Jack Warden (n°7). Ils ont chacun des caractéristiques différentes. Cependant, il faut préciser que le juré n°1 a plus le rôle d'un arbitre que d'un leader, il est responsable du jury, au sens psychologique, ce n'est pas un leader car il est désigné par l'administration. Au fil du film, certains leaders s'effacent notamment Martin Balsam mais aussi Jack Warden qui montre peu d'intérêt pour la cause.  Ces leaders forment la majorité avec les autres jurés qui ont voté "coupable". Mais ces jurés : n° 2, 5, 6, 9, 11 ont levé la main après avoir regardé autour d'eux, ils ont voté comme la majorité, pour se sentir en sécurité, on peut alors parler de conformisme.

Martin Balsam, Lee J Cobb et Jack Warden étaient en fait des leaders apparents. Ils sont égoïstes. On remarque que si un des leader déçoit les autres, il y a annulation du contrat implicite et donc une perte de contrôle du groupe. C'est cela qui fait évoluer un groupe. De même, ne pas se maîtriser c'est avoir moins d'influence sur le groupe, c'est notamment ce que montre le juré n°10 par ses propos racistes. En revanche, le fait d'être persuadé de sa cause finit toujours par influencer le groupe, c'est le cas d'Henri Fonda.

Henri Fonda, reste lui un leader tout au long du film, et se distingue dès le début puisqu'il veut discuter avant de voter. Il émerge du groupe. Il a un statut social valorisé et un fort charisme qui lui aidera à influencer le groupe de façon positive.

L'évolution du groupe

On remarque une évolution au sein du groupe, au début Henri Fonda est seul face aux 11 autres jurés, à la fin on arrive à une inversion totale des positions. Mais le facteur principal qui a permit le changement au sein du groupe est le fait qu'Henri Fonda n'a pas changé d'avis après son premier vote. Il joue un rôle de justicier et remet en cause les témoignages. Il représente la minorité et parvient a crée un conflit au sein du groupe, conflit qui accélère l'évolution du groupe. Mais il gère ce conflit. En cela, Henri Fonda est un leader psychologique. En revanche, il ne rentre pas directement dans l'affrontement; on voit là une des caractéristiques  de toute minorité; discuter avant de s'opposer.

De même au début, les jurés argumentent sur des faits concrets, puis cela évolue et ensuite ils argumentent à partir du suspect (reconstitution). Cela montre une humanisation du débat grâce au recentrement autour du jeune homme.

L'évolution du groupe est également montrée par le ventilateur qui refonctionne et par la pluie. Cela prouve que le contexte a une influence sur la prise de décision.  Certains membres du groupe

Techniques du film :

Tout d'abord on remarque que tout est mis en oeuvre pour montrer l'atmosphère pesante qui règne au sein du groupe: le ventilateur ne marche pas, il fait très chaud, les jurés transpirent. Le gros plan sur le ventilateur et les gros plans sur les personnages nous suggèrent cette atmosphère pesante. Lorsqu'un juré parle, il est filmé, cela montre que tout ce qui est dit lors du débat est important et c'est justement ces "dits" qui font évoluer le groupe.

Les gestes et postures des jurés révèlent leur "état psychologique" , trois jurés m'ont interpellé par leur comportement: par exemple lorsque le VRP s'exprime, il se lève et piétine. Selon moi, cela révèle qu'il n'est pas sûr de lui, ni de ses opinions. Le juré n°4 lui ne transpire pas, cela prouve peut-être qu'il incarne la raison ou encore l'objectivité. Le juré n°12 selon moi cherche son identité, en effet il change sans cesse d'avis quant à la culpabilité du jeune homme. Les seules choses qu'il exprime font référence à son travail, il ne justifie jamais ses opinions.

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Zarafa
Newsletter
Publicité